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Se préparer à jeûner

PREAMBULE

 

Mieux comprendre les processus physiologiques nous aide à mieux les appréhender et à les vivre. Jeûner est un processus naturel, au même titre que dormir, digérer, ou encore accoucher ou allaiter. Être informé de ce qu'il se passe dans votre organisme lorsque vous cessez de vous alimenter temporairement va vous permettre de vivre votre jeûne avec sérénité, conscient du processus à l'œuvre.

Dans ce guide vous trouverez les informations pour mieux comprendre en quoi consiste la pratique du jeûne et ce qu'elle induit dans le corps et l'esprit. Vous y trouverez des précisions sur les bénéfices et les contre-indications au jeûne, ainsi que les points clés pour bien vous préparer et bien vivre votre cure.

 

Je me réjouis de partager ce temps de jeûne avec vous. Ce document, bien que non exhaustif, est dense, néanmoins si vous avez des interrogations relatives à la préparation de votre séjour, n'hésitez pas à me solliciter. Pensez aussi à noter les points sur lesquels vous aimeriez échanger pendant le jeûne.

A très bientôt !

Louise

QU'EST-CE QUE LE JEÛNE ?

 

Définition et approches du jeûne

 

Jeûner c'est s'abstenir de toute nourriture solide. Le jeûne est un processus ancestral, mené sur une durée limitée, au cours duquel l'organisme n'est plus nourri par des apports d'aliments, mais continue de fonctionner en puisant dans ses différentes réserves. Le gain d'énergie libérée par l'absence de digestion des aliments permet au corps de se consacrer au nettoyage, à l'élimination des déchets et à la réparation des tissus qui en ont besoin.

Le jeûne est une stratégie naturelle d'adaptation que l'on retrouve aussi bien dans le règne animal que végétal. L'être humain a aussi cette capacité naturelle à puiser dans ses réserves pour alimenter les cellules de son organisme et ainsi continuer à vivre sans ingérer d'aliments, sur une durée limitée.

La durée d'un jeûne peut être plus ou moins longue : une nuit (tout le monde a donc expérimenté le jeûne !), 24h, quelques jours, une ou plusieurs semaines. Les boissons consommées lors d'un jeûne sont également variables : uniquement de l'eau, ou eau + infusions, bouillons, jus. … ou encore pas de boisson du tout, comme dans la pratique du jeûne sec.

Et selon votre état de santé, et/ou votre niveau de vitalité vous pourrez jeûner avec ou sans activité physique douce telle que la randonnée. Les séjours que j'accompagne incluent systématiquement des temps de marche, parfois de baignade.

Il existe différentes façons de jeûner : jeûne intermittent (quotidien ou sur 1 ou 2 jours par semaine), jeûne périodique court (moins de 7 jours), ou long (7 jours et plus) selon les effets recherchés.

Les pratiques que je vous propose de partager lors des stages correspondent donc au jeûne périodique court (6 ou 7 jours) et continu (pas de prise alimentaire pendant la durée du jeûne). Principalement à visée préventive, le jeûne court permet aussi de constater des effets positifs sur la santé (voir plus loin).

Le jeûne préventif a pour but d’optimiser l’état de santé et de prévenir l’apparition de pathologies.

Remarque : le jeûne thérapeutique est destiné au traitement d’une pathologie. Il nécessite un suivi adapté. Tout jeûne d’une durée supérieure à 10 jours est considéré comme thérapeutique et relève d’une surveillance adéquate.

Les changements métaboliques et physiologiques au cours du jeûne

Le programme métabolique du jeûne est inscrit dans nos gènes. Il s'enclenche lorsque nous renonçons à manger pendant une période déterminée, et s'appuie sur une augmentation de certains processus biochimiques habituellement présents mais à très faible intensité. Je ne rentre pas ici dans le détail de ces réactions, nous les abordons ensemble en stage, vous trouverez également ces informations dans mon livre. Françoise Wilhelmi de Toledo décrit le jeûne comme notre "deuxième programme nutritionnel" : le premier étant celui qui s'effectue lorsque la nourriture vient de l'extérieur, c'est à dire lorsque nous mangeons. Lors du second programme, celui du jeûne, le corps utilise les réserves de glucose (sucre) et de lipides (graisses) pour apporter aux cellules la nourriture dont elles ont besoin pour fonctionner ; ce programme utilise également des structures protéiques (issues du foie) pour le renouvellement cellulaire, ainsi que des protéines usées ou pathologiques.

Le corps peut passer de l'un à l'autre programme, cette transition s'effectue de manière progressive (3 à 5 jours), et devient plus rapide avec de l'entraînement par des jeûnes réguliers, et/ou la pratique d'activités physiques intenses.

Energie et matière

 

Avant d'aborder la nature des changements métaboliques induits par le jeûne, voici quelques rappels pour préciser quels sont les "acteurs" du métabolisme et sa finalité. Nous savons que tout est "énergie et matière". Concrètement pour se maintenir en vie notre organisme produit de l'énergie qu'il va stocker sous forme de molécules d'ATP. Notre organisme a également besoin de matières premières (glucides (dont glucose), lipides (dont les triglycérides, acides gras + glycérol), protéines (chaînes d'acides aminés), minéraux tel que le calcium, le magnesium, ….) et vitamines pour assurer le fonctionnement, le renouvellement et la croissance cellulaire.

Les carburants, ou substrats énergétiques, utilisés pour produire l'énergie sont les glucides (sucres) et les lipides (graisses). Quant aux vitamines, minéraux et oligo éléments (surtout dans les aliments crus), ce sont des éléments bioactifs qui en présence de matières premières et de carburants garantissent toutes les fonctions vitales.

Le changement de programme

 

Nos cellules utilisent principalement le glucose et les acides gras comme substrats énergétiques, c'est à dire comme sources pour produire de l'énergie. Si les quantités de glucides fournies par la nourriture ne sont pas suffisantes, comme c'est le cas pendant le jeûne, la concentration de glucose dans le sang (c'est à dire la glycémie) peut-être maintenue quelque temps par la dégradation de réserves glucidiques du foie (réserves sous forme de glycogène). Cette régulation de la glycémie est finement contrôlée par les hormones sécrétées par le pancréas, l'insuline et le glucagon.

Dès le début d'un repas, le taux d'insuline augmente, pour favoriser l'entrée du glucose dans les cellules et stocker l'excédent sous forme de glycogène et de graisses. Lorsque la glycémie baisse, quelques heures après le dernier repas, le pancréas va sécréter du glucagon, hormone qui va activer les réactions permettant de libérer des substrats énergétiques. Donc l'insuline est l'hormone de stockage et le glucagon celle du déstockage.

Au delà de 24h toutes les réserves glucidiques sont consommées, le maintien de la glycémie ne peut alors se faire qu'à partir de substrats non glucidiques : c'est la néoglucogénèse, processus permanent qui permet de synthétiser du glucose à partir de molécules non glucidiques (acides aminés, acides gras et lactate). puis le foie va produire de nouveaux carburants : les corps cétoniques (l'acétylacétate, le β-D-hydroxybutyrate et l'acétone) par le processus de cétogenèse, à partir de la dégradation des acides gras. La cétose est l'état métabolique dans lequel la majorité de l'apport énergétique nécessaire à l'organisme provient de la génération des corps cétoniques produits à partir de la métabolisation des graisses.

Au niveau métabolique ces réactions coexistent, mais en période de jeûne la néoglucogénèse puis la cétogénèse vont progressivement devenir prépondérantes.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces durées varient d'un individu à l'autre en fonction de ses réserves de graisses, de son état de santé et de son mode de vie. Lorsque le corps n'a presque plus de graisses à sa disposition la faim revient, tel un réflexe, permettant à l'organisme de ne pas puiser dans ses protéines ce qui mettrait sa vie en péril (cas de la famine).

 

Ce programme métabolique s’enclenche automatiquement, grâce à notre système nerveux autonome. Celui-ci est indépendant de notre volonté et constitué de 2 branches : l’orthosympathique, qui gère l’action, le stress, et le parasympathique, qui gère le repos, l’entretien, la nutrition. Ne plus recevoir de nourriture est un stress physiologique qui va provoquer un ensemble de réactions d’adaptation : c’est ce que l’on appelle le phénomène d’hormèse. L’organisme active des mécanismes de défense et dégrade ses propres déchets moléculaires.

Et en pratique ? A partir du 3ème jour de jeûne l'organisme a une énergie durable et constante grâce aux graisses, mais manque de glucose pour les accélérations, donc jeûner = ralentir !  Le foie et les reins étant les organes clé de la néoglucogénèse (ce sont les seuls organes capables de libérer du glucose dans le sang grâce à la présence d'une enzyme particulière dans leurs cellules), nous leur accorderons une attention particulière, et cela dès la phase de préparation, d'où l'intérêt de cibler le foie et les reins avec la bouillotte chaude et des plantes appropriées. La chaleur, habituellement produite en grande partie par la digestion, diminue, le jeûneur est ainsi plus sensible au froid, d'où l'importance de disposer de vêtements chauds et douillets.

Autolyse et régénération

 

Les corps cétoniques étant de nature acide, leur accumulation dans le sang entraîne un phénomène d'acidose, le pH du sang et des tissus s'abaissant en dessous de 7,35, ce qui peut entraîner une sensation de malaise pendant le jeûne. L'acidification se poursuit et le malaise peut se poursuivre pendant quelques jours puis s'arrêter d'un seul coup. Cette augmentation de l'acidité est nécessaire pour déclencher les effets thérapeutiques de l'autophagie. Appelée également autolyse, c'est un mécanisme d'autodigestion qui se produit dans les cellules.

 

L'importance du phénomène d'autophagie a été révélée par l'attribution en 2016 du prix Nobel de médecine à Yoshinori Ohsumi, biochimiste japonais dont les travaux portent sur l'étude de ce processus physiologique. Il s'agit d'un processus de recyclage cellulaire qui fait intervenir des lysosomes, vacuoles riches en enzymes capables de dégrader les composants usés présents dans les cellules, tels que des amas de protéines, de lipides ou de sucres, de l'ARN, de vieilles membranes, ainsi que des pathogènes (bactéries ou virus). Une partie des éléments dégradés est transformée en énergie, tandis que l'autre partie est recyclée en acides aminés, glucides, lipides pour reconstruire de nouveaux composants cellulaires. L'autophagie est donc un processus naturel de nettoyage et de recyclage des composants cellulaires usés.

 

Ce processus est nécessaire au maintien de l'homéostasie, son dysfonctionnement est à l'origine de maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson), de maladies chroniques et dans certains cas de cancers. Il est nécessaire au fonctionnement optimal du système immunitaire, et diminue avec l'âge. L'autophagie est une réponse de l'organisme à un stress physiologique, qui peut survenir lors du jeûne, mais aussi suite à une diminution de l'apport en oxygène, la pratique d'un sport à moyenne ou forte intensité. Ainsi, la pratique de la marche pendant un jeûne favorise le déclenchement de l'autophagie.

Par ailleurs, en l'absence de nourriture les gènes responsables de la synthèse de nos enzymes réparatrices s'activent, favorisant ainsi la régénération des tissus.

 

LES BENEFICES DU JEÛNE

 

Jeûner est une aventure qui offre de l'espace et du temps. Le jeûne facilite également l'état de pleine conscience et ouvre la voie aux joies simples et profondes de l'instant présent. : la nature, le dialogue, la musique ... Le jeûne purifie le corps et l'esprit, et donne accès à des énergies et des ressources insoupçonnées.

Un jeûne fait l'effet d'une grande douche intérieure, sur le corps et sur le mental, ouvre et/ou nourrit la voie de la spiritualité. En naturopathie, nous considérons la santé comme un état d'harmonie entre le corps, l'esprit et l'âme. Ainsi jeûner constitue une pratique riche car elle soutient cet état d'harmonie ou aide à le rétablir.

De nombreuses observations et études sur le jeûne ont mis en évidence les différents effets positifs et l'amélioration de certains symptômes, présentés ci-après.

 

Sur le plan physique :

L'un des premiers effets du jeûne est bien sûr la perte de poids, conséquence directe des changements métaboliques par lesquels l'organisme est amené à puiser dans ses réserves, positif pour les personnes en surcharge pondérale ainsi que pour les personnes atteintes de maladies liées au surpoids. L'absence d'apport de sucre entraîne une diminution de la glycémie ainsi que du taux d'insuline, effets bénéfiques en cas de diabète de type 2.

L'excès de graisse diminue dans les tissus mais aussi dans le sang améliorant de ce fait la qualité et la fluidité du sang, avec des répercussions favorables en cas d'hyperlipidémie ou d'hypertension. L'hypertension est également améliorée grâce au drainage et à l'élimination de l'excès de sel et d'eau que provoque le jeûne.

Les symptômes liés aux maladies chroniques sont atténués du fait de la mise au repos du système digestif. Ce repos digestif est également bénéfique au système immunitaire dont une bonne partie siège au niveau intestinal : le microbiote intestinal, étroitement liée au système immunitaire, s'assainit et se normalise, il n'y a plus d'apport externe d'antigènes, les processus inflammatoires s'atténuent. D'où les bénéfices du jeûne sur les allergies, l'asthme, ainsi que les douleurs articulaires.

Le recyclage des protéines usées ou dénaturées via l'autophagie favoriserait les échanges gazeux et nutritifs entre les cellules et le milieu extracellulaire.

Les fonctions cardiaques ainsi que la circulation sont également améliorées, le jeûne entraînant une baisse du volume sanguin, le drainage de l'eau en excès et la mise au repos du système digestif. De fait la pression artérielle et le pouls se normalisent aussi. La peau se régénère d'où les effets positifs constatés sur les maladies de peau mais aussi sur le vieillissement.

 

Sur le plan mental :

Les corps cétoniques fournissent l'alimentation idéale pour le cerveau. Le cerveau mieux nourri fonctionne mieux, les perceptions sensorielles sont affinées, l'esprit est plus clair. Le fait d'expérimenter l'auto-guérison, de constater l'amélioration de sa tension, l'atténuation de douleurs, etc, sans béquilles médicamenteuses a un effet euphorisant. De plus, on observe un renforcement de la sérotonine ce qui améliore les états dépressifs. Le stress diminue et la coupure, la déconnexion qu'offre le jeûne par rapport à de mauvaises habitudes (drogue, tabac, alcool, suralimentation, vie stressante) permet de faire un "reset" des schémas comportementaux et de mettre en place un nouveau mode de vie qui préservera notre vitalité et notre santé mentale.

 

Sur le plan spirituel :

Le jeûne est une période durant laquelle nous pouvons nous nourrir autrement et ainsi nourrir notre âme, prendre soin de notre santé spirituelle. Nous avons davantage de temps, et cela d'autant plus que les phases éveillées sont plus importantes lorsqu'on jeûne, laissant la place à la lecture, la musique, la créativité, le lien avec la Nature, la méditation, et le lien aux autres si l'on jeûne en groupe. Ces "nourritures de l'âme" seront aussi présentes pendant votre séjour :-)

LES CONTRE-INDICATIONS

 

Le jeûne n'est en aucun cas une panacée, et ne devrait jamais être entrepris sans précautions. Dans certaines situations jeûner peut ne pas être bénéfique, ou nécessiter un suivi médical. En France le suivi médical du jeûne n'est que très peu pratiqué (dans le cadre du suivi de patients souffrant d'obésité) ; les séjours que je vous propose ne rentrent pas dans ce contexte de soins médicaux.

Un certain nombre de situations sont décrites (par les encadrants de stages de jeûne, les médecins sensibles à cette approche) comme des contre-indications, soit formelles soit nécessitant un suivi médical, nous les présentons juste après dans ce guide.

Mais retenez d'ores et déjà que jeûner nécessite une bonne force vitale, cette énergie dans laquelle nous puisons pour nous adapter constamment. L'évaluation de cette force vitale est un point clé de l'accompagnement en naturopathie.

 

Les contre-indications strictes :

La première est la cachexie ou amaigrissement extrême. Dans cette situation, le patient ne dispose pas ou peu de réserves de graisses, aussi le jeûne risquerait d'entraîner une fonte des tissus musculaires puis vitaux. L'anorexie mentale, qui conduit souvent à un état d'amaigrissement parfois extrême, est de la même manière une situation strictement contre-indiquée au jeûne. De plus, les visions déformées que les anorexiques ont souvent de leur corps peuvent être amplifiées par le jeûne.

L'hyperthyroïdie est un dérèglement de la glande thyroïde qui conduit à un « hyper métabolisme », les organes vont alors fonctionner en sur-régime, avec des conséquences sur le poids (amaigrissement important même avec une bonne alimentation, problèmes cardiaques, diarrhée chronique, …). Le jeûne ne peut donc être envisagé dans ce cas.

L'athérosclérose cérébrale avancée, avec son risque d 'Accident Vasculaire Cérébrale, ainsi que les insuffisances hépatique ou rénale sévères ne permettent pas de jeûner. Foie et reins, organes de détoxification et d'élimination sont fortement mobilisés pendant un jeûne ; les toxines du corps mobilisées par le jeûne vont se retrouver en trop grande quantité dans le sang sans pouvoir être correctement éliminées.

Lors d'une grossesse le corps constitue naturellement des réserves pour permettre le développement du fœtus ; le jeûne, qui n'est possible qu'en puisant dans les réserves s'oppose donc à la gestation ; de plus, la mise en circulation de toxines induite par le jeûne risquerait d'intoxiquer le fœtus, ou le nourrisson lors de l'allaitement.

 

Indications nécessitant un suivi :

Certaines pathologies peuvent être améliorées par le jeûne sous réserve d'un suivi médical (difficile à identifier en France). De même, les effets des médicaments pouvant plus ou moins fortement évoluer lors d'un jeûne, il est nécessaire d'être suivi par votre médecin seul capable de modifier les posologies. Les femmes sous pilule auront en tête cela. Enfin, si vous êtes sous traitement sans pathologie nécessitant un suivi médical il sera nécessaire de vérifier que vos médicaments peuvent être pris à jeûn.

 

En résumé :

- Le jeûne est déconseillé dans les situations suivantes :

Cachexie, Anorexie, Hyperthyroïdie, Insuffisance cérébrovasculaire avancée ou démence, Insuffisances hépatique et rénale sévères, Grossesse et allaitement.

- Les indications qui présentent un risque et doivent être supervisées par un médecin :

Addictions, Diabète de type 1, Troubles psychotiques, Épilepsie, Maladie coronarienne instable ou grave, Décollement de la rétine, Ulcère duodénal ou ventriculaire, Cancer

- Les traitements qui doivent être ajustés pendant un jeûne thérapeutique :

Médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens, Corticoïdes

systémiques, Antihypertenseurs (surtout bêta-bloquants et diurétiques), Antidiabétiques, Contraceptifs, Anti-coagulants, Psychotropes (surtout neuroleptiques et lithium), Anticonvulsivants

 

 

 

COMMENT SE PREPARER AU JEÛNE ?

 

L'aventure du jeûne commence au moment où vous prenez votre décision. Puis vient la préparation, le jeûne lui-même, la reprise alimentaire, et le retour au quotidien.

 

Une préparation optimale s'effectue sur tous les plans :

 

Au niveau mental :

 

Votre préparation intégrera tout d'abord une bonne réflexion ! Pourquoi souhaitez-vous jeûner ? Dans un contexte où nous ne manquons ni de nourriture ni de soins lorsque nous sommes malades, il peut paraître curieux de s'abstenir de manger volontairement. Mais vous vous êtes informés, vous avez pris connaissance des bienfaits de la pratique du jeûne. Reste à cerner précisément vos motivations et objectifs à moyen / long terme. Plus vous serez au clair avec vous-même, mieux vous serez en mesure de mener à bien votre jeûne ET l'après-jeûne ; vous pourrez alors faire dans votre préparation des séquences de visualisation au cours desquelles vous vous imaginerez vivre plusieurs jours nourri de l'intérieur, à la recherche des objectifs et/ou de ce que vous souhaitez vivre pendant et après votre jeûne. Cette phase est tout aussi importante que les suivantes.

Au niveau physique :

 

Mon approche du jeûne est à visée préventive et de détoxification. Le fait de maintenir une activité physique va favoriser ce travail de détox. En effet nous l'avons déjà souligné, le mouvement entraîne une accélération cardiaque, apaise les états de stress, stimule les organes d'élimination, tous ces effets étant essentiels à une bonne élimination des déchets produits par l'activité métabolique ainsi que ceux issus de notre environnement extérieur et nos habitudes de vie. De plus nous allons marcher chaque jour, vous devez donc être préparé à fournir un peu d'effort - même si le respect de votre propre rythme sera toujours une priorité. C'est pour ces raisons que des mouvements quotidiens, de la marche, votre sport si vous êtes pratiquant, devront être intégrés à votre préparation de séjour.

 

Au niveau alimentaire :

 

Vous n'allez pas passer du jour au lendemain de l'alimentation au mode "jeûne", cela représenterait un stress trop important pour votre organisme. Votre préparation au niveau alimentaire va s'effectuer progressivement, par paliers, ce qui va permettre d'initier la détoxification et de ne pas remettre en circulation trop brutalement les toxines accumulées. Vous trouverez dans l'infographie, ainsi que dans ce planning simplifié, de quoi vous guider jour après jour, et pour que cette descente alimentaire soit encore plus facile à mettre en place, je vous propose également un plan complet avec des menus détaillés et les recettes pour toute la semaine précédent votre séjour.

 

Pour comprendre le principe de cette descente alimentaire par palier, vous pouvez vous reporter à l'infographie (que vous pouvez télécharger ci-dessous). Schématiquement on enlève chaque jour un groupe d'aliments, en commençant par les "toxiques", les excitants, puis les protéines animales, les produits laitiers, les légumineuses, les huiles d'assaisonnement, les céréales et les oléagineux, pour ne garder que des fruits et légumes les deux jours précédant le début du jeûne. Une alimentation liquide la veille du jeûne (sous forme de smoothies, jus et bouillon) est à privilégier.

En règle générale - mais cela dépendra de l'état d'intoxication et des surcharges de chacun - la durée de la descente alimentaire est équivalente à la durée du jeûne, et pareil pour la reprise.

 

Cliquez ici pour télécharger l'infographie sur la descente alimentaire,

Rendez-vous ici pour le planning simplifié,

ou ici pour la semaine détaillée, avec ses menus et ses recettes.

 

BIEN VIVRE LE JEÛNE

 

Durant un jeûne, il est possible d'avoir par moment des manifestations physiques qui indiquent que le corps élimine, se nettoie. Pour accompagner et aider le corps à éliminer, plusieurs actions sont possibles, à commencer par le mouvement : la randonnée met la lymphe (le liquide qui recueille les toxines), en mouvement, elle facilite l'oxygénation et l'élimination des toxines par les poumons (acides volatils), augmente le débit cardiaque et donc le débit sanguin, apportant aux cellules l'oxygène nécessaire à leur métabolisme. Les espaces que nous allons parcourir, en pleine nature, sont eux source de détente et de bien-être – la relaxation nerveuse étant nécessaire au travail d'élimination. La bouillotte est aussi une bonne compagne avant et pendant le jeûne, chaude sur le foie elle facilite le travail de cet organe très sollicité avec la détoxification.

Lors des séjours de jeûne en itinérance une gourde métallique pourra faire office de gourde dans la journée et de bouillotte le soir !

Les massages sont aussi bienvenus, pour stimuler les organes d'élimination (en réflexologie plantaire par exemple) ou apaiser le système nerveux.

Les plantes, au cœur de la Nature, sont là aussi pour nous accompagner. Nous rencontrerons peut-être certaines d'entre elles, selon le séjour, l'époque de l'année, et les lieux que nous visiterons.

 

 

Quand jeûner ?

En dehors du cadre religieux où les périodes de jeûne sont fixées par la tradition, il est possible de jeûner toute l'année. Quand cela est possible, il est préférable de planifier son jeûne plusieurs semaines à l'avance, cette programmation pouvant déjà induire inconsciemment des changements dans son mode de vie.

Il est également possible de mettre en place un jeûne lorsque "c'est le moment" pour vous. Un déclic, une décision importante à prendre, accompagner un deuil, faire face aux premiers signes d'une maladie telle que grippe, gastrite, allergie, prise de poids rapide, douleurs articulaires, autant de situations qui peuvent amener à mettre rapidement son système digestif au repos et à jeûner.

Et selon la saison, selon votre nature, votre tolérance au froid ou au chaud, vous choisirez la période de jeûne qui vous appelle le plus.

L'aspect psycho-émotionnel est aussi important que les changements physiologiques car on élimine des toxines mais on peut également éliminer des émotions refoulées. Là encore l'accompagnement est important.

Le bon déroulement d'un jeûne est aussi lié à la sérénité qui s'installe avec l'immersion dans un environnement naturel, un encadrement professionnel, le support d'un groupe qui partage la même aventure, des activités à dose équilibrée (pas de journée "marathon", jeûner demande des moments à soi) pour la nourriture de l'âme et l'introspection.

Un dernier point essentiel pour venir en confiance participer à un séjour de jeûne, en itinérance ou en résidentiel : s'écouter, aller à son rythme !

 

LA REPRISE ALIMENTAIRE

 

Lors des séjours nous commençons à partager les informations vous permettant d'effectuer correctement votre reprise alimentaire, et un document complet vous sera communiqué à l'issue de votre jeûne. Ayez déjà en tête que le jeûne prépare au changement !

Citant le Dr Tilden, Shelton écrit : « le jeûne est une chose vaine si le malade retourne à ses anciennes habitudes. ».

Le jeûne - en tant que repos physiologique, processus de nettoyage et de régénération - peut être une étape décisive dans un changement de vie. L'installation dans la durée des effets positifs du jeûne appelle à modifier son mode de vie en profondeur. Le Docteur Françoise Wilhelmi de Toledo confirme ceci en indiquant que « seule une modification du style de vie et des habitudes alimentaires permettra le maintien d'un métabolisme normal », faute de quoi les bénéfices apportés par la cure de jeûne finissent par s'estomper au fil du temps.

 

Quelques références pour aller plus loin :

Mon ouvrage : Jeûne et Nature dans une démarche de mieux-être : une puissante alliance.

Vous y trouverez une riche bibliographie sur les études concernant la nature, le jeûne, leurs effets sur notre santé.

Quelques livres :

BERTHOLET Ed, Le retour à la santé par le jeûne, Editions Aryana, Paris, 1950, 271p.

DE LESTRADE Thierry, Le jeûne, une nouvelle thérapie ?, Editions La Découverte / ARTE Editions, Paris, 2013, 218p.

KENTISH Yéléna C., Le pouvoir du jeûne, maigrir, guérir, rajeunir, 2018, 461p.

LACOSTE Sophie, BÖLLING Gisbert, Le jeûne mode d'emploi,

Editions Leduc.s, Paris, 2019, 191p.

LONGO Valter, Le régime de longévité, Editions Actes Sud, 2018, 333p.

MERIEN Désiré, Le Jeûne, Santé et longévité grâce à la

détoxination cellulaire, Editions Grancher, Escalquens, 2016, 139 p.

SHELTON Herbert, Le jeûne, Le Courrier du Livre, 1993, 358p.

VASEY Christophe, Manuel de détoxication, Editions Jouvence, 2019, 250p.

WILHELMI DE TOLEDO Françoise, L'art de jeûner, manuel du jeûne thérapeutique Buchinger, Editions Jouvence, 2016, 237p.

 

Si vous préférez les vidéos :

Le jeûne, une nouvelle thérapie ? (ARTE)

La Marche Sans Faim (Planète.D)

Le jeûne à la croisée des chemins (EXUVIE)

et si vous êtes passionnés de biochimie :

les vidéos de BioLogique (sur youtube)

*** Ce guide est destiné aux participant-e-s des séjours Générations Nature. Sa reproduction, même partielle, n'est pas autorisée.***

Cliquez ici pour télécharger la version intégrale de ce guide en format pdf

 

 

«Durant la plus grande partie de son histoire évolutive, notre espèce a été confrontée à d’importantes restrictions alimentaires. Notre organisme est donc plus adapté à ce mode de fonctionnement qu’à celui, très récent, consistant à manger trois repas par jour ». Mark MATTSON (USA)
Jeûne et risque de carence ?

Nos réserves en substances bioactives sont suffisantes pour plusieurs semaines et nos besoins pendant un jeûne sont fortement diminués, puisque la synthèse des sucs digestifs (6 à 10 l/24 h), grande consommatrice de micronutriments, est elle-même fortement réduite. Nous ne risquons donc pas ou peu de carence au cours d’un jeûne d’une semaine.

Mais n'oublions pas que les réserves seront d’autant meilleures que l’alimentation dans les mois précédant le jeûne sera équilibrée et de qualité.

En résumé, en moyenne :

- dans les 4h après le dernier repas, le carburant utilisé est le glucose issu de la digestion des aliments ingérés.

- Entre 4 et 16h, le glucose est libéré à partir des réserves de glycogène présentes dans le foie et les muscles (par réaction de glycogènolyse). Le glucose est également synthétisé par néoglucogénèse, laquelle va s'intensifier pendant le début du jeûne, le niveau d'insuline diminue, alors que le niveau de glucagon augmente.

- Entre 16 et 32h, la néoglucogénèse s'intensifie, les réserves de glycogène s'épuisent,

- De 32h à 24 jours la néoglucogénèse va diminuer (épargnant ainsi les protéines et donc la masse musculaire) et de nouveaux carburants vont être synthétisés : les corps cétoniques.

«L’homme moderne mange plus que ce que son corps peut digérer, assimiler et éliminer, ce qui provoque une mauvaise circulation et toutes sortes de maladies. Réduire l’alimentation favorise l’élimination des déchets et du poids superflu» Dr Yuumi ISHIHARA (Japon).
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