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Médecine intégrative

L'inserm publie un article sur les pratiques de soins pouvant conduire à des "dérives sectaires". Si l'intention est louable, force est de constater, comme souvent sur cette thématique, le manque de discernement, d'objectivité, l'emploi de termes et d'expressions sans nuances, et des affirmations inexactes. L'indicateur du nombre de saisines enregistrées par la Miviludes n'a que peu de poids dans la mesure où n'importe qui peut déposer un signalement (même factice) sur le formulaire dédié (faisant ainsi augmenter le nombre de saisines) ; de plus, la Miviludes n'est pas une structure à part entière mais une "mission" interministérielle de coordination, et l'article souligne bien "le manque d'outils spécifiques" de cette mission. Donc, pourquoi mettre en avant des chiffres, obtenus de façon non spécifique et qui ne permettent pas d'avoir une vision rigoureuse du risque de dérive sectaire dans le domaine de la santé en France ? L'iridologie, mentionnée dans l'article, n'est pas destinée à "évaluer l'état de santé d'une personne par l'examen de son iris" pas plus que la sylvothérapie ne propose "de se soigner au contact des arbres"; ces prétendues définitions ne sont que des raccourcis qui témoignent de l'ignorance de leurs auteurs, tout comme affirmer qu'il n'existe pas d'études cliniques. Il suffit d'interroger les bases de données de la littérature scientifique pour s'apercevoir que de nombreuses approches dites alternatives font l'objet de recherches scientifiques et d'observations cliniques. Mais il est d'usage de dénigrer toutes ces études sous prétexte qu'elle ne correspondent pas aux critères d'évaluation reconnus. Ces études standardisées coûtent cher, mais personne ne veut les financer, c'est le chat qui se mord la queue ... De plus, dans certains cas (comme la pratique du jeûne) les protocoles standards sont carrément impossibles à mettre en place.

Bien plus qu'une standardisation des méthodes dévaluation et d'exercice des pratiques alternatives, ce sont des espaces de rencontres, d'échanges, de discussion, de partages et de débats dont nous avons besoin. Si les médecines alternatives ont besoin d'être mieux connues et étudiées (sans pensée dogmatique) au travers du prisme de la science, la médecine officielle peut s'enrichir des regards alternatifs de la santé. Intégration, complémentarité sont aujourd'hui la véritable actualité des médecines. Les individus/patients aussi changent, ils s'informent, questionnent, comparent, expérimentent - nous sommes dans l'ère de la science participative. Il est grand temps que nos vieilles institutions, médicales et scientifiques, déposent leurs œillères et leurs armes, et se mettent à collaborer et à faire évoluer enfin leurs vieux dogmes.



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