top of page

Cinq jours de jeûne en itinérance : réflexions sur une aventure

Bilan philosophique du monde ambiant ou journal intime.

Tout cet univers te met dans un état de comparaison, de découverte de d’autres états de toi. Au final le temps est celui-là : simple. C’est ce que tu mets en son sein qui va générer l’émotivité, parfois l’agacement, parfois l’énervement, parfois la fuite, parfois le sobre, au mieux l’amour…parfois l’excès, parfois le trop plein.

Et…tu perds en clarté, en visibilité tu deviens brouillon, tu t’écartes de ta valeur et de ton envie profonde d’être ce que tu es et aimerais rayonner.

Ce que tu dégages a de l’impact sur toi et sur l’autre ; représenterait de manière biaisée ce que tu es.

Alors cette pause génère en toi, des inducteurs, des portes ouvertes (merci Louise je trouve cette image juste), sur d’autres manière d’être toi, sur d’autres potentiels de ton être profond. Alors vais-je franchir la porte des transformations ? le pas de sereine ? (C’est sur notre itinéraire du J5)

Pour ma part au premier jeûne j’avais été impressionnée des ressources de mon être et de ma force intérieure. Sur ce jeûne ce qui me parle sont les mots lenteur et clarté. Que vais-je en faire ?

J’ai aussi eu des questionnements, des repositionnements, des vœux, sur mes émotions. Il y a tant de ressources et de potentiels à explorer dedans et dehors. Or, il arrive souvent que je m’enferme dans une de mes ressources réconfortantes. Pour ma part, la bulle de la nostalgie, et le solo me préservent et me gardent.

La joie de ce jeûne me gagne de l’intérieur via peut-être l’influence de mes partenaires de jeûne. Cette Joie, que co&vide avec sa couronne et ses gros sabots, nous aura bien volé.

Comment rebondir ? comment transmuter ? comment transformer ? comment changer ? que va m’apporter cette porte ouverte sur toutes ces prises de conscience. Vais-je réussir à trouver l’équilibre pour créer le sens de ma vie. J’ai déjà lâché un job en décembre 2021…fallait oser…fallait ralentir pour éviter l’épuisement de toutes mes ressources. Voilà l’après est là ; regorger d’Energie. Vais-je franchir le pas ? inventer ? créer ? bouger ? changer un petit état, un petit comportement ? faire sauter un verrou ou deux ? pour l’instant je savoure mon après jeûne aussi bien dans la remontée alimentaire, que dans mon ajustement alimentaire. Je savoure les nouvelles recettes et les nouvelles directions ; cela dans la simplicité, le calme et la clarté. Je vis mon quotidien encore un peu lentement, mais avec beaucoup d’efficacité et de clarté. C’est fabuleux, les restes…

Sur ce jeûne il y a peu de chemin parcouru, peu de dénivelé parcouru, ce n’est pas de mon habitude de défouloir, d’échappatoire ; mais je peux dire que sur ces 5 jours, le chemin a une texture, un goût, une couleur, un silence d’une profondeur très particulière. Le chemin a une densité, une résistance qui dépasse de haut le trait rouge de la carte, il y a un fil conducteur qui s’est tissé à l’intérieur de chacun de nous. Et je peux vous dire que notre guide « Louise » nous a bien gardé, bien nourri de cette lumière spirituelle, pour nous réconforter des parts d’ombres ou de crainte de la faim. C’est sans fin et sans faim le fil se déroule, le texte des vies est encore à écrire et à vivre.

Alors cela me parle, comme une autre manière de m’exprimer au crayon. On est tous à vif, à nu, sur le fil des vies. On ne tient qu’à un fil ; ça veut dire aussi que ce fil est souple, qu’il nous ancre entre la terre et le ciel. Nous avons des racines et des ailes. Déracine et des elles. Ces mots que j’ai tant utilisés dans mes récits de voyages et mes dessins. Ici ils prennent un sens moins éphémère ou moins soporifique, comme s’il y avait un sens…à la vie…peut-être…ici et là-bas…au présent ou dans l’ailleurs.

Nos doutes nos peurs sont mariés avec nos forces et nos énergies. De la ressource on n’en manque pas. Mais parfois on ne sait pas s’en servir. Ce qui me manque le plus, la plupart du temps, pour ma part, c’est de la clarté, de la joie et de la tolérance au monde fou. Et le jeûne m’apporte cette clarté. Je n’irai pas dire de la clairvoyance…quand même…

La faim n’est qu’un jeu avec son besoin réel et ses émotions. La nourriture un rapport subtil avec soi-même. Il n’y a ni perfection ni recette. Chacun son chemin.

Sur ce jeûne j’ai entendu le mot de « reset » cité par Louise ; C’est un truc comme ça, on se vide la mémoire cognitive et émotionnelle de l’inutile, on repart avec un package de l’essentiel. On vide et met au repos notre deuxième cerveau qu’est notre intestin. On lui offre à lui aussi des vacances qu’il n’a quasi jamais sur toute une vie. Ils se vident pour mieux régénérer les batteries du confort intestinal et du système immunitaire.

Le mode cétose (puiser dans les réserves de graisses pour les transformer en ressource énergétique glycémique), est une euphorie de la pause méditative et régénérative.

Verra ce qu’on fait de cela dans le quotidien, aujourd’hui c’est tellement facile de se charger la mule à l’excès jusqu’au trop-plein de l’intoxication, de la déformation des corps, pour plein de raisons d’aliénation ou de consommation…de ses émotions.

Pour ma part, derrière ce jeûne, je verrai comment je m’harmoniserai…dans ce monde…fou.

Je ne sais pas combien j’ai perdu de kilos, probablement moins que les copains. C’est la petite cerise de douceur, un petit corps en poids de forme, des formes plus vraies, plus creuses, plus juteuses. Des abdos qui se ré-aperçoivent pas loin. Je me sens plus gracieuse, plus légère. Un petit lien corps esprit où il me semble que l’esprit prend largement le dessus sur cette sensation de fraîcheur et d’aérien.

J’avoue, je n’aime pas le gras pourtant si bon dans l’assiette et de sa qualité nutritive (enfin pour certains). Il m’est synonyme de malbouffe, d’obésité et de mauvaise santé. Le monde est fou et capricieux, l’obésité est en expansion et va avec la dégradation de sa santé physique et moral. On a du raté un truc dans le raisonnable, dans l’éducation de nos vies…vous avez dit quoi ? vous trouvez que le jeune c’est déraisonnable ?! …humm…

C’est sûr, le jeûne long est déconseillé aux anorexiques, et à d’autres pathologies de reins je crois…de toute façon il me semble que cette expérience est très pertinente avec l’accompagnement d’une personne compétente en la matière. Puis C’est tellement enrichissant.

Non, je ne dénigre pas le solo, ni le récit des Nobilis où il y a une force et un courage de s’être jetés dans le vide et l’expérience ainsi et en couple… j’admire. Pour ma part c’est possible que je jeûne 2-3 jours solo à l’avenir.

Je ne suis pas fan des excès mais je suis une gourmande discrète et secrète et même excentrique. J’ai plein de biais de gourmandise, comme nous tous.

Néanmoins j’ai vécu aussi des heures sombres dans mon expérimentation alimentaire (cru et jeune intermittents nombreux) non accompagné, je n’ai pas toujours su prendre soin de moi. Cf récit : https://www.expemag.com/carnet/ti-tour-2-jours-dans-le-jura-coup-de-bambou-sur-mon-alimentation

Je suis sur une voie plus saine. Plus sereine avec moi-même, mes émotions et mon histoire…de petit caillou « brute et dure »…sur les chemins bleus… de la vie et du vivant.

Bonne dégustation des mots…bon appétit des petites choses…amis lecteurs adeptes de l’aventure…voici encore une aventure difficilement classable…

Stéphanie.


La suite ici

38 vues
bottom of page