Le petit Larousse nous donne comme définitions du verbe se nourrir :
« Avoir une alimentation suffisante ou non » (Enfant mal nourri), « Absorber quelque chose pour s'alimenter, en consommer » (Se nourrir exclusivement de viande), ainsi que « S'imprégner, se repaître de quelque chose » (Se nourrir d'illusions).
Nos lointains ancêtres étaient probablement heureux de croiser sur leur route quelques arbustes à baies sucrées, traverser des rivières pleines de poissons, ou chasser d'autres animaux pour pouvoir se sustenter. Leur mode de vie nomade impliquait aussi des périodes de restriction alimentaire, voire de jeûne complet. En souffraient-ils ? Impossible d'y répondre. Notre rapport à l'alimentation a beaucoup évolué depuis : du besoin primaire, nous sommes passés à des relations culturelles, sociales, philosophiques, religieuses, artistiques, parfois maladives avec l'alimentation. La modernité, l'évolution, a certes amené de la sécurité (nourriture quasi toujours accessible, plus d'hygiène dans la conservation des aliments), du confort (remplir un chariot en déambulant dans les rayons d'un magasin, se faire livrer), de la diversité voire de l'exotisme. Mais il semble qu'aujourd'hui plus que jamais cet acte simple de la vie quotidienne soit devenu aussi d'une grande complexité : régimes hypo ou hyper, sans (lactose, gluten, sucre, gras, viande, …), dissociations, horaires, ANC, AETQ, manger ses émotions, troubles du comportement alimentaire, … Entre besoin élémentaire, plaisir, partage social, refuge ou éviction, convictions, croyances, tentations ou répulsions, peut-on vraiment vivre des relations apaisées avec la nourriture ?
Sur quoi pouvons-nous nous appuyer pour nos choix alimentaires ? La naturopathie nous donne comme définition de la santé : un état d'harmonie entre le corps, l'esprit et l'âme. Cette approche peut peut-être aussi nous servir de guide, de trame, pour notre alimentation : bâtir un chemin équilibré entre compréhension des fondements physiologiques de l'acte de se nourrir, observation des liens psycho-émotionnels que nous pouvons entretenir avec les aliments, et réflexion sur la dimension spirituelle de notre rapport à l'alimentation. Je vous propose dans cet article de la newsletter du mois de mai quelques pistes de réflexion sur un thème d'une grande complexité – et qui à mon sens, nous différencie des autres animaux, bien plus que le langage !
Comments