Un journal Grand Public qui laisse de la place à la vérité et à un propos positif sur la naturopathie, c'est tellement exceptionnel et important que je ne peux que le relayer ici :
« Paroles de lecteurs » - Ne mettez pas tous les naturopathes dans le même panier - Billet de blog
Image par jhenning de Pixabay
« Pourquoi tant de personnes se tournent-elles vers la naturopathie ou les autres thérapies traditionnelles ? Il faut se poser la question, affirme Claire Le Bris en réaction à un article du « Monde ». [...] La naturopathie est à la mode et il y a des déviances, je suis d’accord, mais de là à mettre tout le monde dans le même panier, ce n’est pas juste. »
Abonnée au Monde, je lis un article intitulé « Complotisme, les affaires en or des médecines alternatives et des discours antivax ». Je suis quand même surprise qu’on ne parle de naturopathie que lorsqu’il y a des scandales.
Des centaines de naturopathes en France travaillent quotidiennement pour accompagner des personnes pour une meilleure santé, ce qui passe dans la majorité des cas par des conseils en hygiène de vie : alimentation, exercice physique adapté, soutien au niveau émotionnel. Cela se traduit par des conseils pour retrouver un bon sommeil, manger équilibré, bouger, etc., et donc concrètement : un bon petit déjeuner, des propositions pour manger fait-maison plutôt qu’industriel, marcher vingt minutes par jour, aller au boulot à pied, à vélo ou bien aller à la salle de sport si la personne en a la possibilité…
C’est la base de la naturopathie. Le thérapeute passe du temps à expliquer pourquoi il est mieux de manger du jambon ou un œuf à la coque le matin avec du pain-beurre plutôt que du pain de mie-Nutella. Il peut conseiller des plantes ou de prendre du magnésium, mais il va laisser la personne libre d’acheter ou pas. La personne va dépenser moins en compléments alimentaires que si elle va à la pharmacie demander quelque chose pour sa fatigue, son sommeil ou sa constipation, car là, c’est conseils et tiroir-caisse, mais vous n’en parlez jamais…
Je suis installée comme naturopathe depuis 2017, après une carrière d’infirmière que je peux continuer à l’occasion pour des missions courtes, car j’ai envie de garder mes compétences d’infirmière et j’aime avoir un contact avec la médecine allopathique qui, heureusement, est là : ce n’est pas la naturopathie qui va prendre en charge une urgence, un AVC, une fracture, une crise d’asthme, etc., ni faire de diagnostic. Je suis pour ma part en lien avec des médecins, sages-femmes, kinés, infirmières, psychologues : on complète nos prises en charge pour la santé de nos clients/patients.
Exemple de motif de consultation (très courant) : « Le gastro m’a diagnostiqué une porosité intestinale et m’a dit qu’il fallait que je vive avec… » Ce qui veut dire douleurs abdominales, gaz, ballonnements et j’en passe, avec les conséquences que cela a, pour toute la vie. Vous trouvez que c’est du charlatanisme d’aider ces personnes à retrouver une bonne digestion et à ne plus souffrir ? De voir avec elles quelle alimentation est la plus adaptée, si le stress est un facteur aggravant et d’aider à ce niveau ? On a des résultats très rapidement, sans même avoir besoin d’acheter des compléments alimentaires.
Actuellement, les gens mangent mal, sont souvent carencés en protéines et bonnes graisses, et quand on rétablit un équilibre dans l’assiette, on améliore beaucoup de choses. Si on complète avec une prise en charge de la sphère émotionnelle, des conseils d’exercices physiques et respiratoires, on est dans une prise en charge globale, avec une amélioration générale. Bien sûr, tout ceci est en complément d’un diagnostic médical, d’un traitement médicamenteux s’il y a.
Je ne suis pas là pour rapporter tous les témoignages de maltraitance médicale, d’annonces de cancer et autres pathologies faites au téléphone le vendredi après-midi sans aucune prise en charge psy derrière. Je sais que la médecine conventionnelle a peu de moyens, que le généraliste, avec une consultation à 25 euros, n’a pas le temps d’écouter son patient, de lui conseiller d’aller faire du sport ou de lui demander ce qu’il mange, donc on peut comprendre que cela se passe ainsi.
Quand je reçois quelqu’un pendant une heure, j’ai le temps de l’écouter, de lui conseiller comment revoir son alimentation en tenant compte de ses goûts, de son budget, et de lui donner des recettes ou de lui montrer comment faire un exercice de respiration qui le détend, et si besoin de lui conseiller de prendre des tisanes, des minéraux ou vitamines (ce n’est pas automatique). La consultation coûte 60 euros.
La majorité des naturopathes ne gagne pas le Smic, beaucoup ont gardé une activité à temps partiel en plus. On ne peut faire l’amalgame avec des gourous qui vendent des programmes ou des formations, c’est révoltant de lire vos articles à ce sujet. Pourquoi tant de personnes se tournent-elles vers la naturopathie ou les autres thérapies traditionnelles ? Il faut se poser la question, et leur demander quels en sont les bénéfices…
Les naturopathes adhérents à l’Omnes (association professionnelle de naturopathie) s’engagent à respecter une charte, ont fait une école qui respecte un tronc commun et un nombre d’heures de formation d’au moins 1 200 heures, font de la formation continue, etc. J’ai commencé à me former à la naturopathie en 2003. A cette époque, ce n’était pas connu. Maintenant, la naturopathie est à la mode et il y a des déviances, je suis d’accord, mais de là à mettre tout le monde dans le même panier, ce n’est pas juste.
Une naturopathe qui n’est ni crudivore, ni végan, ni végétarienne, qui mange du fromage, du pain et du saucisson !
Claire Le Bris, Lorient (Morbihan)
Le Monde
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