Il y a des moments dans la vie où les interactions, les échanges, les discussions que nous pouvons avoir avec d'autres sortent de l'ordinaire, du connu, de l'habitude. Des moments où le(s) fil(s) qui se sont tendus entre deux personnes se mettent à vibrer une musique bienfaisante, comme un signe qui vient valider notre présence, nos choix ... Les hasards de la vie ont fait que cette semaine j'ai reçu beaucoup de signes, et j'envoie aux personnes concernées des pensées de profonde gratitude. Et comme je crois que lorsque l'on partage de la joie, de la gratitude, on multiplie plutôt que l'on divise, je vous livre ici le précieux poème que l'on m'a offert cette semaine.
Jeûner, faire confiance, témoigner ... MERCI à Loïc pour ce partage inspirant :
🌿🍃 Au-delà de la faim 🌱🍃
C’est l’histoire d’une croyance forgée, que sans le pain, la vie s’éteint. Que chaque bouchée, chaque besoin, est une armure contre l’obscurité.
On m’a dit que pour vivre, il faut prendre, remplir ce vide… toujours plus s’étendre. Famille, amis, la société entière, tous murmurent que sans, il n’y a plus de frontière.
Mais à chaque repas, je me perds. Plus je consomme, plus grandit le désert. Le poids invisible m’étreint… me lasse. Remplir ne fait qu’alourdir cet espace.
On m’a dit que s’abstenir était mortel, que cela m’emporterait… tout droit au ciel.
Mes croyances m’étreignent ; elles me figent. Des peurs sourdent en moi… silencieuses, elles me dirigent. Que se passerait-il si je défiais cette loi ? Si je cessais de manger… que resterait-il de moi ?
Je cherche dans des pages des réponses voilées, des savoirs anciens, depuis longtemps oubliés. Chaque ligne ouvre un doute, une interrogation… mais les réponses s’évanouissent, loin de ma réflexion.
La connaissance peut-elle apaiser mes tourments, ou me porter plus loin… au gré des courants ?
J’ose enfin tenter cette traversée. Mon corps tremble, partagé entre fierté et gravité. Chaque sensation devient un murmure. Je m’avance… hésitant, vers cette épreuve dure.
Les jours passent ; je sens le vide s’installer. La faim m’accompagne… sans me submerger. Jeûner devient une lutte, un chemin intérieur, où la peur de l’inconnu… alourdit mon cœur.
Je vais aussi loin que mes forces le permettent. Mais plus loin… une barrière où mon élan s’arrête. Je sens qu’il me faut un guide, un soutien… pour m’aider à franchir ce dernier lien.

Au détour d’un sentier, une lumière apparaît. Une guide se tient là… une voix qui murmure, vraie.
Elle est la nature incarnée, un écho ancien. Elle porte en elle les peuples premiers… leur refrain lointain.
Elle veille comme une mère, attentive mais sans m’imposer. Elle tend un fil, une voie… pour que je puisse m’y engager.
Elle murmure les secrets de la forêt, du vent, de l’eau. Elle montre les chemins qu’elle a traversés… l’écho des roseaux.
"Écoute," dit-elle, "ressens le souffle de la terre. Laisse chaque peur s’évaporer… chaque croyance se défaire. Le voyage est en toi, et la nature est ton guide. Chaque pas, chaque souffle… te libère, te dévide."
Le jeûne commence, un acte de foi… un parcours. Chaque jour, un paysage… une montagne, un détour.
Le ventre se resserre, les entrailles se libèrent. Les peurs se dévoilent… et la nature m’éclaire.
Le vent murmure à mes oreilles… il porte des histoires. L’eau caresse mes pieds… un flux d’espoir.
Je plonge dans les rivières glacées… les fluides s’animent. Le corps s’éveille… chaque fibre, chaque onde devient sublime.
Sur les sentiers de la montagne, mes pensées s’envolent. Chaque pas m’allège… chaque souffle console.
Dans l’herbe tiède, je m’allonge… la terre me respire. L’air remplit mes poumons… et le vent m’attire.
Le groupe est là ; chaque âme avance à son rythme. Ensemble, mais seul… chacun avec ses doutes intimes. Le silence nous unit, le partage nous porte. La sécurité naît… un lien qui nous escorte.
C’est une initiation, un retour à l’essentiel. Une exploration de l’âme… un voyage universel. La peur de mourir se dissipe, la croyance s’efface. Et dans cette nature vaste… je trouve enfin ma place.
Le voyage continue… même après le repas retrouvé. La conscience s’ouvre… et la liberté devient réalité. La vie coule en moi, une rivière sans fin… et chaque instant s’embrase… je vis pleinement, enfin.
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